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Une
mer
au
Sahara
Les Français aujourd’hui se font du désert une idée que Théodore Monod, infatigable marcheur, arpente. Ils auront découvert la frêle silhouette du vieil homme dans l’une des émissions que les chaînes de télévision lui consacrent depuis 1987. Entraînés dans ses pas, aussitôt effacés par le vent, au cœur du Tanezrouft, de la Madjabat el-Koubra, des ergs et des regs les plus inhospitaliers, ils auront goûté à une poésie délicieuse. S’ils n’ont pas lu le savant-pèlerin, ils connaissent les romans de Benoît, Peyré, Bowles ou Le Clézio. Cinéphiles, ils auront vu un Thé au Sahara, Fort-Saganne ou le Patient Anglais. Sportifs, ils auront suivi à la télévision la dérisoire aventure du dernier Paris-Dakar. Courageux, ils auront accompli à pied ou à chameau un de ces nombreux circuits que les agences touristiques proposent à différents prix. L’industrie du tabac, du parfum, du téléphone et de tant d’autres produits le plus souvent inutiles exploite l’image du Sahara pour attirer le chaland. C’est une véritable fascination que le plus grand désert du globe exerce sur nos esprits gavés. Nous lui envions son dépouillement, sa pureté, sa fixité, soit très exactement ce qu’abhorraient les hommes dont nous avons reçu le monde moderne. Rarement en effet idée s’est aussi vite et à ce point renversée. Il y a un siècle et demi, au lieu de l’admirer, nos prédécesseurs s’ingéniaient à supprimer le Sahara. " Le Sahara est un vaste plateau couvert de sables en partie mouvants, parsemé de collines rocailleuses, et d’assez nombreuses oasis, vallons où de petites rivières entretiennent la végétation. Vers le centre de ce pays s’élèvent quelques montagnes qui se recouvrent de neige pendant l’hiver et d’où coulent alors des ruisseaux abondants. Mais pendant l’été la sécheresse est si grande, dans une partie du Sahara, que l’on y fait quelquefois cent lieues [400 km] sans trouver d’eau, et le voyageur qui s’égare meurt aussitôt dans les tourments de la soif. Quand le sable y est soulevé par un vent violent, il ressemble aux flots d’une mer agitée ; il s’amoncelle en collines, couvre les mares, les citernes |
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