Encore
nombreux
dans
les
années
1950,
les
Juifs
de
Djerba
ne
sont
plus
qu'un
demi-millier
partagés
en
deux
quartiers
avec
leur
synagogue.
La
plus
fameuse
est
la
Ghriba,
que
notre
ami
traduit
par
"le
mystère".
Il
a
une
curieuse
relation
avec
les
Juifs.
Chaque
fois
qu'il
en
parle,
il
baisse
le
ton.
La
Ghriba,
un
des
lieux
de
culte
israélite
les
plus
anciens,
est
le
but
d'un
pèlerinage
annuel
en
mai.
Le
commerce
de
l'île
en
profite
abondamment.
Mais
depuis
l'attentat
meurtrier
de
2002,
malgré
une
surveillance
accrue,
il
n'y
a
plus
foule.
On
se
demande
comme
un
lieu
empreint
de
tant
de
quiétude
et
de
sacré,
a
pu
inspirer
une
telle
violence.
En
ce
milieu
d'après-midi,
il
n'y
a
pas
plus
d'une
dizaine
de
touristes
gardés
par
le
double
de
policiers.
Sur
la
route,
nous
visitons
une
huilerie.
Les
olives
entrent
par
un
bout
de
la
machine
(italienne)
et
l'huile
sort
par
l'autre.
Il
existe
des
moulins
à
l'ancienne
à
Houmt
Souk.
Le
moult
s'entasse
dehors,
entre
des
murets
fraîchement
chaulés.
L'huile
d'olives,
avec
les
produits
du
tissage,
a
fait
la
réputation
passée
de
Djerba.
Elle
est
à
la
base
de
l'alimentation
et
de
la
pharmacopée
populaire.
Pour
atteindre
Gellala,
nous
passons
par
le
centre
de
l'île,
el
May,
dont
notre
cicerone
nous
dit
qu'un
habitant
sur
deux
se
trouve
en
ce
moment
en
France.
Par
petits
groupes,
les
villageois
se
rendent
en
visite,
chez
leurs
amis
ou
leurs
parents.
Ils
ont
revêtu
leurs
plus
beaux
atours.
Les
femmes
portent
des
tuniques
vivement
colorées,
ou
le
voile
djerbien,
blanc
liseré
d'orange.
Certaines
coiffent
par-dessus
le
voile
un
canotier
de
paille,
signe
qu'elles
sont
mariées
ou,
sans
cordon,
divorcées.
Nous
gravissons
"la
montagne"
de
Djerba.
Elle
culmine
à
52
mètres
au-dessus
de
la
mer
qu'on
aperçoit,
étincelante.
Dans
cette
terre,
les
potiers
creusent
de
profondes
galeries
pour
extraire
leur
argile.
Au
sommet
de
la
montagne,
dans
une
ancienne
zaouia,
se
trouve
le
musée
des
arts
et
traditions
populaires
tunisiennes.
Très
agréable
et
bien
conçu,
il
attire
un
public
autochtone
nombreux.
De
el-Kantara
sur
le
continent
à
el-Kantara
sur
l'île
file
toute
droite
une
route
que
les
Romains
avaient
les
premiers
aménagée.
La
Libye,
frappée
d'embargo
aérien,
a
utilisé
l'aéroport
de
Djerba
pour
ses
besoins.
Elle
a
refait
les
routes,
élargit
les
chaussées
et
injecté
l'argent
de
son
pétrole
dans
l'économie
locale.
Une
importante
contrebande
relie
les
deux
pays.
L'essence
libyenne
par
exemple,
se
vend
deux
fois
moins
cher
au
marché
noir.
Les
libyens,
dont
le
niveau
de
vie
est
plus
élevé
que
celui
de
leur
voisin,
viennent
en
vacances
sur
l'île.
On
leur
reproche
leur
mentalité
d'enfants
gâtés.
Nous
passons
la
matinée
du
samedi
sur
la
croupe
de
chevaux
qui
nous
transportent
lentement
jusqu'à
la
lagune,
à
travers
champs
et
palmeraies.
J'ai
le
temps
de
brosser
une
aquarelle
en
me
protégeant
tant
bien
que
mal
de
la
brise.
Dernière
heures
à
l'hôtel.
Le
môle
d'Aghir,
le
lendemain
matin
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