Djerba
est
l’une
des
destinations
méridionales
les
meilleures
marché
du
moment.
L’île
vit
du
tourisme
principalement,
et
secondairement,
de
la
pêche.
Pour
enrayer
la
désaffection
provoquée
par
l’attentat
contre
la
synagogue
el
Ghriba
en
2002
et
le
développement
de
l’intégrisme
musulman,
les
agences
cassent
les
prix.
Mais
le
dernier
avatar
du
terrorisme
international
à
Madrid
laisse
craindre
le
pire
pour
la
saison
qui
s’annonce.
Paris,
vu
du
hublot
de
l'avion
Quand
on
part
à
des
conditions
aussi
avantageuses,
il
ne
faut
pas
être
spécialement
regardant.
L'embarquement
s’effectue
à
Roissy,
Terminal
3,
dépotoir
malodorant
que
patrouillent
des
soldats
armés
de
Clairon.
Ce
dimanche
après
midi,
les
consoles
n’affichent
que
deux
directions :
Istambul
et
Djerba.
Une
foule
d’immigrés,
d’hommes
calottés,
de
femmes
voilées
et
d’enfants
endimanchés,
prend
patience.
Au
milieu
d’eux,
les
voyageurs
européens
se
montrent
un
peu
moins
patients.
L'avion
décolle
avec
une
bonne
heure
de
retard.
Nous
avons
choisi
un
hôtel
modeste
qui
ne
propose
que
72
chambres,
les
unes
sur
la
mer,
les
autres,
sur
la
" palmeraie ",
quelques
palmiers
épars.
Il
appartient
à
une
famille
djerbienne
et
sa
clientèle
est
française.
D’autres
établissements
accueillent
des
Allemands
ou
des
Italiens,
des
Belges
ou
des
Tchèques.
Le
Vincci,
à
deux
pas
du
nôtre,
héberge
en
ce
moment
500
vacanciers.
Au
Raïs,
nous
sommes
les
seuls
étrangers
mélangés
à
trois
Tunisiens
employés
sur
un
chantier
voisin.
Au
réveil
C’est
que,
à
trois
étoiles
" normes
locales ",
notre
hôtel
est
le
dernier
des
derniers.
Et
c'est
pourtant
bien
assez
:
une
chambre
claire
et
confortable,
une
nourriture
variée
et
soignée,
un
personnel
affable
et
chaleureux.
Djerba
a
sacrifié
un
cinquième
de
son
littoral
aux
touristes.
Ils
sont
cantonnés
dans
" la
zone
touristique "
qui
s’étend
à
l’est,
de
la
plage
de
Sidi
Mahrès
au
nord,
à
Aghir
au
sud.
Ce
cordon
est
découpé
en
quatre
zones.
A
mesure
qu’on
s’éloigne
vers
le
sud,
les
prix
et
la
fréquentation
baissent.
Nous
sommes
en
zone
4.
Au-delà
commence
un
terrain
vague
suivi
d’une
palmeraie
morte
et
d’une
lagune
sans
profondeur.
C’est
calme,
très
calme.
Et
à
part
arpenter
la
grève
pour
ramasser
les
coquillages
échoués,
os
de
seiches,
nautiles
et
nacre,
il
n’y
a
rien
à
faire
ni
à
voir.
Cette
concentration
de
constructions
au
bord
de
l'eau
ne
donne
pourtant
pas
les
horreurs
de
la
Côte
d'Azur
ou
de
la
Costa
Brava.
Les
édifices,
bas
et
blancs,
se
fondent
assez
bien
dans
le
paysage
et
offrent
à
la
vue
des
lignes,
des
courbes,
des
masses,
des
rythmes
qui
ne
sont
jamais
dénués
d'intérêt,
sinon
de
beauté.
Le
temps
est
clément.
La
brise
coupe
le
soleil
bien
présent.
La
mer
à
l’approche
du
rivage
prend
une
teinte
limoneuse,
fonce
au
contact
des
algues
qu’elle
soulève,
et
dans
le
crépuscule
qui
s’amorce,
vire
au
parme
puis
au
violet.
Ses
laisses
sont
importantes.
La
marée
atteint
deux
mètres
d’amplitude
dans
le
golfe
de
Gabès.
Le
port
d'Aghir