Dernière semaine de décembre

MERCI PERE NOEL - Bonne nouvelle, les ventes d'armes françaises ont augmenté de 60 % en 2004.

Deuxième semaine de décembre

L'AMI DU PRESIDENT - Vendredi dernier, j’accompagnais ma mère au Val de Grâce pour une visite de contrôle. J’ai quelque familiarité avec cet hôpital où mon père est décédé voilà exactement sept ans. Je n’y pénètre pas sans un serrement de cœur. Cause supplémentaire de l’émoi qui me saisit, la présence à l’entrée de quatre gendarmes l’arme au poing. Autour du bâtiment, dans le hall, des civils me jettent des regards soupçonneux. Quelques-uns ont la peau sombre. A la vitesse d’une illumination, je me souviens d’un coup que Bouteflika est présent dans les lieux. Le chef de l’état algérien y est soigné pour un mal, mystérieux autant que grave. Un sourire désolé me barre le visage.

Le même Bouteflika, réagissant avec quatre mois de retard au vote de la loi du 23 février 2005 " portant reconnaissance de la nation [...] en faveur des Français rapatriés " et son article 4-brasero, avait stigmatisé la " cécité mentale " des parlementaires français et déclaré à Tlemcen le 29 juin dernier que son pays ne saurait " cautionner, même par son silence, une prétendue mission civilisatrice " de la France outre-mer. Il avait même retourné le compliment à l'envoyeur en parlant d’une " entreprise de décivilisation ".

Les promoteurs de la loi, que les plus complaisants reconnaissent comme maladroite et les plus intransigeants qualifient de scélérate, pour se justifier,  n’ont pas manqué d’opposer aux bavures de l’action colonisatrice l’œuvre médicale de la métropole dans ses colonies. (Je ne sais pas s’ils y incluaient les médecins qui ont assisté les tortionnaires dans leur besogne ?)

Et alors, faute de trouver dans son propre pays, indépendant depuis plus de 40 ans, une médecine assez forte pour le tirer d’affaire, le président algérien s’adresse aujourd'hui à l’ancien colonisateur. Cet aveu d’infériorité s’apparente à une preuve de vassalité. On a envie de dire : Mr Bouteflika, un peu de fierté ! 

Entre les petites lâchetés des uns, les insultes et les humiliations des autres, on sent la génération " post-coloniale " lâchée de toutes parts.