LE SITE AU COMPLET ON CROIT REVER...  30 janvier 2009 / avril 2009

 

Je suis un familier de la base Opale Plus de la BnF (Bibliothèque nationale de France). Je la consulte au moins une fois par jour. Hier, en cherchant une bibliographie sur la "mission des prolétaires" (Lyon, automne 1832), m'est apparu un auteur inconnu de moi. J'ai cliqué sur son nom souligné. La bibliothèque répond :
 " Homme de lettres, ingénieur de formation, membre de la Société des amis d'Ismayl Urbain et d'études saint-simoniennes", société à laquelle j'appartiens moi-même.
Le renseignement m'a paru détaillé, trop même. Un lecteur a-t-il besoin de connaître la ou les sociétés savantes auxquelles souscrit l'écrivain ? Comment l'institution est-elle informée de cette adhésion ? Etend-t-elle son intérêt à d'autres associations, philanthropiques, sportives, patriotiques, philosophiques, philatéliques, que sais-je ? Et sur mon nom, énumère-t-elle ces appartenances, saint-simonienne, fouriériste, vernienne, etc. ?  Je clique donc dessus, et je lis :

"fonctionnaire - militant politique."

Ceux qui ont lu mes livres voient immédiatement le rapport, n'est-ce pas ? Le sable des racines, Le pas d'un homme debout, Une mer au Sahara... c'est, à n'en pas douter, une littérature de fonctionnaire, militante et encartée ! Où la Nationale a-t-elle pu pêcher de tels renseignements ? Et pour qui travaille-t-elle ? Pour les lecteurs ou la police ?

Mon encre ne faisant qu'un tour, voici la lettre que j'ai envoyée à Bruno Racine, nommé président en avril 2007, que j'appelle "directeur".

Monsieur le Directeur, [...]

Je ne comprends pas comment vos services ont pu me classer de manière aussi stupide. Je ne comprends pas plus pourquoi, usager constant et connu de la bibliothèque de recherche, sur les sites de Tolbiac, Richelieu et Arsenal, vos services n’ont pas pris la peine de m’interroger ou au pire, de m’informer de leur initiative. Je ne comprends pas mieux les critères qui ont guidé leur choix.

Enfin, il m’a été également désagréable de découvrir, dans la notice d’un de mes livres, mon adresse actuelle complète.

Monsieur, j’attends de vous quelques éclaircissements ou, à défaut, le moyen de les obtenir. Je suppose que la CNIL a posé ses conditions à la constitution d’une telle base nominative et qu’elles ont été respectées.

J’espère surtout, avec ces explications, la prompte modification des notices. La BnF est pour mes recherches un outil indispensable, dont j’ai souvent vérifié avec bonheur la qualité. Je ne l’imagine pas se transformer en agence de renseignements.

Internaute, ai-je été "piégé par mes traces sur la Toile", comme titrait Le Monde des 18 et 19 janvier dernier. La BnF aura vu que j'ai signé telle pétition en ligne et que je suis payé par l'Etat ... On croit rêver...

1er mars : la notice a été modifiée. Je suis maintenant un "chercheur indépendant".

 

23 mars : Bruno Racine me répond que ma "notice [effectivement] n'apporte pas d'élément d'identification significatif en cas d'homonymie" et aurait trouvé plus judicieux d'établir un lien vers le présent site.

Il ajoute que depuis, les auteurs-éditeurs sont invités à donner lors de la déclaration de dépôt légal une adresse "plus anonyme".

Il me garantit que les fichiers de la BnF sont "dûment déclarés à la CNIL".

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