1ère semaine d'octobre

AU NOM DU PEUPLE - Décidé à donner une avant-dernière chance à ces chroniques, rompant avec les habituelles déplorations, je cherche parmi les événements de la semaine passée un sujet, à la réflexion gai, stimulant, réjouissant, amusant ; un sujet sur lequel je puisse écrire sans me plaindre. Je fouille dans mes notes. Je ne trouve rien !

J’écrirai donc entre chien et loup, d’une mine grise. Un fait secondaire accroche mon attention. Il s’agit des élections partielles qui ont eu lieu dans notre circonscription. L’ex-secrétaire d’état aux personnes handicapées voulait retrouver son poste de député. Une partie de St-Maur et une partie de Champigny dans le Val de Marne votaient. La candidate de l’UMP l’emporte au deuxième tour avec 59,77 % des voies contre sa concurrente du PS. Le Monde dans son édition de mardi livre l’information brute. Pour ne pas compromettre l’intimité de notre commune si " à part ", le journal n’avait pas cru utile d’annoncer les résultats du premier tour.

Le membre de la majorité s’assure une confortable réélection, toutefois la socialiste gagne plus de deux points sur le scrutin de juin 2002. Ce n’est pas le fait saillant que je retiendrai de la consultation. La leçon, la voici : plus de 76% des inscrits ne se sont pas rendus aux urnes ! Le nouveau député a été élu par moins de 15% des électeurs ! sans compter les votes nuls ou blancs que nos " démocrates " continuent d’ignorer, ou de mépriser. De quelle représentativité peut-il donc se prévaloir ? Que vaut une majorité qui n’est qu’une minorité de plus en plus infime ?

Je ne connaissais rien de la candidate de gauche. Les rares activités locales auxquelles je me mêle ne m’ont pas mis en relation avec elle. J’ai voté PS par attachement à une politique sociale que, bon an mal an, ce parti mène mieux que ses concurrents de droite. Ma conviction manquant de force, elle n’a pas réussi à entraîner mes enfants jusqu’à l’isoloir. Non qu’ils opposent à ce système prétendument démocratique une autre façon de faire la politique. Ils sont tout simplement désengagés, eux qui ont pourtant été élevés dans le culte de la Résistance, dans la rumeur de mai 68, dans les clameurs des grandes années 70, et qui ont vu défiler à la maison tant de -ismes : antimilitarisme, anticapitalisme, féminisme, syndicalisme, tiers-mondisme, etc., les voilà dépolitisés.

Deux jours après avoir voté, mardi, je me suis mis en grève. J’ai suivi un mouvement pour lequel l’unité syndicale s’était enfin recomposée. J’ai suivi sans enthousiasme. Les fameux espoirs levés par le Non à l’Europe ont fait long feu. Le scepticisme me gagne, je ne dis pas le pessimisme…

Mon but, en entamant l’écriture de ces chroniques, était justement de lui résister. Il m’a contourné.

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